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L'industrie du troisième millénaire

  in La Tribune, 20 juillet 2001, dernière de couverture

 

1962 : naissance.
1983 : création du serveur téléphonique La Voix du parano, puis plusieurs serveurs télématiques. 1987 : création de Groupe Serveur fédérant une quinzaine de sociétés spécialisées.
1997 : création d'Artprice.com, coté au nouveau marché depuis janvier 2000.
Mai 2000 : actionnaire de référence de Tracing Server, introduit au nouveau marché en décembre 2000, spécialisé dans le secteur de la traçabilité.

La relation du mécène à l'artiste "n'est pas seulement un acte de tendresse mais un échange permanent vers une exploration des extrêmes ".
Mécène par vocation : Thierry Ehrmann  
PRESENTATION
SOCIETES
PARTICIPATIONS
LA BOURSE
REVUE DE PRESSE

Promoteur d'art contemporain

  • Le jeune patron de l'internet s'investit dans les grandes expositions et les lieux de création à Lyon.
  • Il veut créer un musée privé comme site de référence dans l'image numérique.

THIERRY EHRMANN, PDG du Groupe Serveur et d'Artprice.com, est devenu à trente-neuf ans l'un des acteurs incontournables de l'art contemporain sur la place lyonnaise et au-delà. Collectionneur par passion et érudit intarissable sur les relations complexes — passées et présentes — entretenues par les pouvoirs avec l'art, le jeune patron, qui a fait fortune dans la nouvelle économie, s'est lancé depuis peu sur la scène publique comme promoteur de l'art contemporain. Ainsi, il est le partenaire de l'édition 2001 de la Biennale d'art contemporain (BAC) à Lyon et a "sponsorisé" la première exposition d'artistes aux Subsistances, le nouveau centre de céation débridé de Lyon. Enfin, il était présent à Paris Photo à la fin de l'année dernière.
En un an, Thierry Ehrmann a contribué pour 6 millions de francs (914.694 Euros) environ à ces évènements. Auxquels s'ajoutent les acquisitions d'œuvres (entre 3,5 et 5 millions de francs par an) pour constituer sa collection personnelle. Un aboutissement logique pour celui qui considère que "la carence du mécénat a pour corollaire l'effondrement de l'art français sur la scène internationale". A l'inverse, il cite comme modèle les Etats-Unis, la Suisse et l'Allemagne : " la pédagogie à l'art contemporain s'y exerce très tôt dès l'école ; en outre, les marchands et galeristes savent parler d'art à leurs clients et jouent un rôle primordial dans la diffusion des oeuvres ".

Implication stratégique. A sa manière, Thierry Ehrmann paie de sa personne, en son nom propre ou via ses sociétés. Dans le cas d'Artprice.com, quand la société leader de l'information sur le marché de l'art accompagne la Biennale d'art contemporain, elle est dans son rôle d'acteur direct sur son marché professionnel. Et son mécénat vise clairement un retour d'image et de notoriété : " notre implication est une condition indispensable au développement d'une entreprise leader mondial ", observe Thierry Ehrmann. Pour Groupe Serveur, l'intervention, plus désintéressée, est nettement moins stratégique. Dans tous les cas, c'est en passioné de l'art de longue date que le PDG des sociétés se lance dans les aventures.
L'investissement n'est pas seulement financier, il est aussi personnel. " Le mécénat demande un travail énorme en amont, on n'achète pas que des cadres", dit-il, conscient que la relation du mécène à l'artiste "n'est pas seulement un acte de tendresse mais un échange permanent vers une exploration des extrêmes ". Du soutien à l'artiste quand " il a le moral au plus bas " à l'édition du catalogue en passant par le montage de l'œuvre. Cette confirmation, Thierry Ehrmann l'a expérimentée il y a peu avec l'artiste Mathieu Briand. Il finance actuellement pour 1 million de francs une œuvre vidéo en cours de réalisation nécessitant une caméra thermique d'un coût de 240.000 francs. " On a trouvé ensemble la solution la moins coûteuse pour ce type de matériel utilisé principalement par l'armée ", indique le mécène. S'il se défend d'intervenir sur le contenu de l'œuvre, il revendique de faciliter l'environnement technique et financier de sa réalisation.

Une bonne équipe.D'ailleurs, il refuse la notion de mécène omnipotent : " Je ne crois pas au mécène isolé, le mécénat est une coproduction favorisée par la communauté d'un acteur économique, d'un ou plusieurs marchands-galeristes et d'un conservateur de musée ou commissaire d'exposition. " Pour ce qui le concerne, Thierry Ehrmann fait confiance à ses complices lyonnais, Daniel et Marie Voyant, de la galerie Metropolis, et Thierry Raspail, conservateur du musée d'Art contemporain et directeur de la BAC à Lyon. Des conseils précieux pour éclairer dans ses choix le patron de la nouvelle économie, très sollicité.

" Savoir dire non. "
" Le mécène doit savoir dire non : chaque mois, je reçois une centaine de propositions déjà filtrées ", déclare-t-il. Outre Mathieu Briand, Larry Beck et Greg Semu figurent parmi les artistes actuels soutenus par Thierry Ehrmann. Aujourd'hui, le mécène lyonnais, qui a eu sa " première fascination " artistique à douze ans devant une sculpture de César à Saint-Paul-de-Vence, passe à une nouvelle étape.
Il travaille sur le projet de création à Lyon d'un musée privé de la photo vidéo et de l'image numérique, baptisé l'Organe, dont l'ouverture est prévue début 2003. Thierry Ehrmann investit 90 millions de francs dans un nouveau bâtiment de plus de 5000 m2, dont 55 millions de francs environ pour l'achat et la location d'œuvres et de collections. Le modèle économique prévoit d'équilibrer l'opération au bout de trois ans en misant sur des œuvres attirant un large public et susceptibles de trouver leur place sur le marché.
Farouche partisan de l'Europe des régions, Thierry Ehrmann veut tenter le pari d'une diffusion de l'art grand public en donnant " une résonance supplémentaire " aux lieux culturels lyonnais et aux événements qu'il contribue à promouvoir.

CLAUDE FERRERO
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